Fée du logis tu as vu partir les guerriers sur des chevaux glacés, des pantins que tu brossais sur des boites de métal évanescentes. Fée du logis, tu as dansé les tristesses de tes ambres mouchetées de sanglots tu as hurlé les ravages, les baignades noyades sur tes doigts gelés. Tu n'es plus une petite fille, tu ne l'as jamais été. Tu n'es pas la garce, l'engeance des démons quand tu immoles la main dans ta chevelure brumeuse les cathédrales métamorphosée par les soupires de grandioses tu places une paume rongée, sanguinolente sur la vitre enrubannée de froid à la place de ton battant chamarré. Tu as changé beauté brimée par les coups de reins les coups de rien les coups de mains et les gifles que ta mère te destinait les corolles de violence que tu exposais sur ton visage balafré. Tu ne souriais plus juste cette année dans les échos de couloirs que tu adorais, un internat lumineux qui te survivait par sa présence gracieuse loin du patriarche implacable. Tu n'as jamais appris à l'aimer, n'a jamais possédé la moindre subtilité de cette affection demandée par la société ; tu as fuis, tu as crié, tu as menacé mais plus forts semblaient ses poings condamnation autoritaire d'obéissance à la gloire du père. Ô tu as lu un beau jour de mars sur un lit défait un ouvrage de choix ; Amélie Nothomb tu n'as pas trouvé le compte juste un condensé de mots ravagés dans ton sommeil sceptique. Tu les vois ces gens, ce troupeau de brebis prenant les chemins opalescents que trace le gouvernement ; tu les vois ces badauds effrangés sous tes lunettes opaques alors que tu traverses fugitivement le carrefour pour rejoindre quelques bribes de dualité, d'indépendance cachée sous un toit chaumé. Tu jalouses les couples, les fraternités, maudite te sens-tu sous ton voile ivoirien tandis que tu retournes à la villa de ronce une cascade de bijou sur ton cou étranglé, marqué par les plaies époustouflantes de ce Moïse abhorré. Tu te refuses à abandonner ton espace, à toi murmures-tu de ta voix éclaté par les nombreuses incartades alors que l'autre rentre au bercail fier dans ses costumes que tu arraches chaque matin par tes phalanges vengeresses. La musique résonne en tes oreilles de Parque des mélodies sensuelle que tu réserves au poison venimeux que tu distilles dans les plats, les verres de cristal. Tu guettes la mort toi petite fille parée sous les beaux jours de charognes putréfiantes, toi la jouvencelle aimée une fois haïe plusieurs aubes d'effrois.