« Erica s’est foutu de moi parce que je ne vis pas avec mon papa et ma maman ! » Une petite blonde était en larme dans les bras de sa grand-mère. Si elle vit mal le fait de vivre loin de ses parents qui se trouvent être dans l’armée et ce depuis leur naissance. Tous les deux s’étant rencontré la bas, ils ont pris une pause lorsque la petite Emery est née puis lorsqu’elle a eu six ans, ils sont repartis et laissent leur fille chez ses grands-parents maternels. Elle le vit mal et que ses camarade de classe en parlent encore et encore comme quoi elle n’est pas normale pour la simple et bonne raison qu’elle vive avec ses grands-parents, ne l’aident pas à bien vivre la situation. Ses parents viennent souvent, surement plus souvent que les autres personnes étant à l’armée grâce à des permissions données pour les personnes étant parents mais bon, ce n’est pas assez. Ils leur manquent tellement. « Ne t’inquiètes pas ma chérie, maman sera là la semaine prochaine et papa la semaine suivante ! » En général ils ne prennent par leur permission en même temps, histoire d’être là pour leur fille plus longtemps si ce n’est ensemble. « Oui mais on ne pourra pas aller au zoo comme la dernière fois, comme une vraie famille ! » Elle aimerait avoir une famille rien que pour elle, un papa et une maman là tous les jours et ensembles, non pas un parent de temps en temps. Mais bon, malgré son jeune âge elle reste fière d’eux, elle sait qu’ils font ça pour leur pays, étant tous les deux à l’armée en tant que médecin, pour sauver les soldats et elle est contente de vivre avec son grand père et sa grand-mère qu’elle considère un peu comme des parents de substitution puisqu’elle les voit plus que ses propres parents mais bon, elle ne peut s’empêcher d’être mal de ne pas avoir la famille qu’elle rêve d’avoir. « Tu ne leur dira pas hein, que j’ai pleuré ? » Elle n’aime pas pleurer, elle n’aime pas se sentir mal et être faible et puis, elle voit ses parents comme des héros alors elle ne veut pas qu’ils la voient comme une faible. « Promis » Lui dit-elle avec un sourire rassurant. Emery n’a jamais dit à ses parents qu’elle se sent mal sans eux mais elle préfère qu’ils le devinent par eux même plutôt qu’ils se forcent à revenir rien que pour elle. Même en grandissant elle vivait dans cette optique. Penser aux autres plutôt qu’à elle.

« Tu vas où comme ça ? » Emery avait quinze ans lorsqu’on son père qui regardait la tv la stoppa en plein élan alors qu’elle était en train de partir à la soirée organisée par sa meilleure amie. La blonde a peut-être une robe trop courte mais personne ne lui a jamais rien dit alors pour elle ce n’est pas choquant. Avant elle sortait en douce le soir parce que ses grands-parents étaient du genre à ne pas la laisser sortir alors puisqu’ils dormaient tôt alors ils ne voyaient pas sa tenue. Là la différence, c’est que son père est de retour depuis quelques semaines maintenant, ayant pris sa retraite à l’armée et travaillant dans l’hôpital du coin et lui, il n’aime pas la voir sortir dans cette tenue. « Je sors ce soir ! » Se contenta-t-elle de dire en haussant les épaules, ne pensant pas que sa tenue pose problème pour sortir à son âge. Malgré ses grands parents présents, pour connaitre les choses de la vie elle n’a appris que par elle-même alors pour elle elle est assez mature, oubliant qu’en réalité elle reste qu’une enfant. « Non tu sors pas comme ça, vas te changer. » Se contenta-t-il de lui dire en lui montrant le chemin de sa chambre de la tête. « Euh non je ne crois pas non, j’vais être en retard, je suis très bien comme ça. » Emery était toujours très sage autrefois du coup on lui disait pratiquement jamais rien, maintenant c’est le cas alors elle répond, comme si de rien n’était. Après une engueulade avec son père, lui lui disant qu’il est son père et qu’elle doit l’écouter, elle finit par lui dire ce qu’elle avait sur le cœur, ce qu’elle n’a jamais osé dire à qui que ce soit. « C’est trop tard pour jouer au père de l’année, c’est avant qui fallait le faire, quand j’avais besoin de mes parents, quand j’avais besoin de savoir que l’un d’eux m’aimaient et pas à travers des lettres et à des visites une fois toute les trente-six du mois » Elle a toujours gardé tout cela que pour elle. Ses grands-parents lui ayant promis de ne jamais rien dire, enfin surtout sa grand-mère puisque c’est surtout elle qui ramassait Emery à la petite cuillère parce qu’elle vivait mal la distance avec ses parents. En tout cas son père se sentit mal et elle le voyait bien. Elle aurait pu s’en vouloir de le rendre ainsi mais il fallait que ça sorte et elle est elle-même mal de ce qu’il se passe. Finalement elle n’est même pas partie faire la fête pour la simple et bonne raison qu’elle n’a plus vraiment la tête à ça.

« Tu l’as ? » Enfermée dans les toilettes de son lycée depuis une bonne demi-heure, il est certain que ce n’est pas vraiment l’endroit le plus adéquat pour attendre une amie mais elle n’osait pas sortir. « Oui oui j’ai pu en avoir un à la pharmacie du coin, j’ai dit que c’était pour moi ! » Son maie sort alors un test de grossesse de son sac et heureusement que la porte est verrouillé et qu’elles ont placé une pancarte ‘hors service’ pour ne pas qu’on vienne les déranger sinon Emery aurait flippé qu’on les voit là avec ça. « Merci ! » Dit-elle sincèrement en regardant son amie. Elle aurait pu elle-même aller le chercher mais la plupart des pharmaciens connaissent ses parents, sa mère étant elle-même revenue pour bosser en vers Londres. Si jamais ses parents apprennent qu’elle pense être enceinte, ils risquent de la tuer. Bon peut-être pas quand même mais bon, on sait jamais. Emery aurait pu attendre d’avoir terminé les cours pour le faire mais elle a tellement peur qu’elle veut des réponses et maintenant. Allant donc pisser sur le bâtonnet, son amie avait mis une mini alarme pour savoir quand le test serait concluant et lorsqu’elle entendit le téléphone de son amie sonner, elle eut comme un sursaut et elle fut incapable de le regarder. Après avoir attendu une bonne minute, ce fut finalement son amie qui prit le test et avec une toute petite voix, comme si elle avait peur de lui annoncer de peur de s’en prendre une, la nouvelle tomba : « C’est… c’est positif ! » Elle eut l’impression que son monde s’écroulait. Elle n’avait que dix-sept ans, elle avait sa vie qui commençait à peine, elle n’a pas le temps d’être maman, pas maintenant. Elle ne peut pas et elle ne le veut pas. Le père de ce petit pois ? C’est son ex avec qui ça n’a pas marché. Elle a eu trop vite des rapports avec lui et il a fini par la quitter, elle est persuadée qu’il ne voulait que son cul et une fois obtenu, il en a repéré un autre ailleurs. Si jamais elle lui dit il risque sans doute de quitter la ville et ne plus jamais lui adresser la parole. Ses parents seraient sans doute là après lui avoir fait un savon mais il est hors de question qu’ils l’apprennent. Sa décision est prise : elle ira dans la ville voisine et se fera avorter ans le planning familial en anonymat, c’est la meilleure décision, du moins c’est ce qu’elle pensait à l’époque.

« Rowling, t’as une seconde ? » Emery était tranquillement en train de sortir de son amphi de droit lorsqu’on l’a interpelé. Aucun doute, c’était Tomas, elle pouvait mettre sa main à couper la dessus. En même temps ce n’est pas bien compliqué, il est le seul à l’appeler par son nom de famille et ce depuis qu’ils se sont rencontré en première année. Ils sont en seconde année et c’est encore le cas aujourd’hui. « Que me veut le grand Stenson ? » Dit-elle avec un grand sourire. Ils se cherchent depuis un moment maintenant et tout le monde s’en rendent bien compte. Ils sont que de simples amis comme ils le disent mais ils ne bernent personne, ils fantasment l’un sur l’autre et ça se voit comme le nez au milieu du visage. « Ce soir, annules tout tes plans, t’as un rencart de prévu ! » Emery le regarda bizarrement, comme s’il venait de lui dire une grosse connerie et qu’il attendait qu’elle réagisse pour se foutre de sa gueule. Quoi que, ça fait un moment qu’ils parlent d’aller boire un verre et qu’au dernier moment ça se retrouvent en tournée général avec d’autres camarades de classes avant d’aller en boite faire la fête et se retrouver avec une gueule de bois monstre le lendemain en cours. « J’sais pas si je vais pouvoir me libérer, mon amant numéro deux doit venir me voir après que le premier soit passé dans mon lit ! » Tu parles, la seule chose qui l’attend c’est ses cours et ses révisions à la con. Autant dire que la moindre excuse pour l’échapper de sa soirée déprimante elle le prend volontiers. Un rencart avec lui encore plus. En tout cas Tomas se contenta de lever les yeux au ciel pour répondre simplement « Pas grave, je viendrais te kidnapper avant que le premier vienne sous tes draps. De toute façon personne ne peut me concurrencer, pas même deux hommes. » En tout cas ce n’est pas la modestie qui va le tuer. Finalement ils sont allés à ce rencart, puis un autre et au troisième ils ont commencé à sortir ensemble. C’était le début d’une relation très importante.

« J’suis tellement ravie que tu ait pu venir cette année ma chérie. » Ca fait maintenant trois ans qu’elle n’a pas pu passer noël avec ses parents parce qu’elle était soit trop prises par ses études de droit et ses examens après les fêtes ou encore c’est chez les parents de Tomas que le couple passait les fêtes. Cette année, elle a pu venir et c’est vrai que ça fait du bien de revenir à la maison, là où elle a grandi, la ville qu’elle a quitté pour ses études mais qu’elle aime malgré tout. « C’est dommage que ton ami n’ait pas pu venir, Tommy c’est ça ? » C’est bien sa mère ça, pas foutu d’apprendre le nom du copain de sa fille alors que cela fait maintenant deux ans qu’ils sont ensemble et qu’ils vivent ensembles depuis quelques mois. D’ailleurs ça l’énerve qu’elle agisse de la sorte mais ça ne l’étonne même pas, c’est ça le pire. « Tomas et non il n’a pas pu venir, il a ses partiels à réviser s’il ne veut pas louper ses études. » Elle allait rajouter ‘pas comme moi’ mais elle s’abstient de faire la remarque. De toute façon ça ne sert à rien puisque sa mère va lui en parler de toute manière. A chaque fois qu’elles sont au téléphone ça fini en cri. Sa mère lui reproche d’avoir loupé ses études, soit disant à cause de Tomas puisqu’elle pense qu’elle ne pensait plus qu’à son mec et non à ses études. Ce n’est pas vrai mais bon, depuis sa naissance Emery n’a jamais réussi à lui faire entendre raison. Lorsqu’elle a une idée en tête elle ne l’a pas ailleurs et Emery tient d’elle la dessus. « Ah oui en parlant de cela, tu as trouvé quelque chose alors ? » Ca aussi elle aurait pu parier toute ses économies sur le fait que le sujet allait tomber sur la table. La réalité c’est qu’elle a arrêté ses études de droit au lieu de refaire son année, n’étant pas certaines que ça soit sa voix et elle s’est prise une année pour bosser et trouver quoi faire de sa vie. Elle a trouvé mais connaissant sa mère elle va encore trouver quelque chose à dire. « Je fais un stage avec un détective privé, il va appuyer ma candidature pour que je rentre dans une fac de criminologie en février. » Ce n’est surement pas assez bien pour sa mère mais bon, elle s’en fiche royalement. Heureusement son père changea de sujet, il connait surement sa femme et sa fille et sait bien qu’elles auraient été capable de gâcher noël alors qu’ils ne le passent que très rarement les uns avec les autres. Même autrefois c’était le cas puisque c’était eux qui étaient souvent loin de la maison. Ils devraient donc en profiter au lieu de se crier dessus. Ils ont le reste de l’année pour le faire après tout.

« Il y a eu un problème lorsque vous avez subit une ivg apparemment. Votre médecin ne vous a pas prévenu des risques possibles ? » Si, on lui a dit cinquante fois qu’il y avait des risques, qu’elle risquait surtout de le regretter et qu’elle avait encore quelques jours pour y réfléchir mais à vrai dire elle voulait uniquement y finir une bonne fois pour toute. Elle ne pensait pas qu’elle en aurait des séquelles des années plus tard. Là elle est son gynéco, elle vient de lui confier son envie de tomber enceinte, puisqu’elle a une relation stable avec Tomas depuis maintenant six ans alors elle a passé quelques tests pour savoir si c’est le moment et si tout se passe bien mais apparemment non tout ne se passe pas bien. C’est plutôt le contraire puisqu’elle vient d’apprendre qu’elle ne peut pas avoir d’enfant, ni aujourd’hui, ni demain ni dans trois semaines. « Mais… mais il doit y avoir un moment d’y remédier non ? Un traitement ou je ne sais quoi non ? » C’est sûr que la médecine ce n’est pas franchement son truc, elle n’y connait rien du tout malgré qu’elle ait baigné la dedans toute sa vie puisque ses parents sont tous les deux médecins. « J’ai bien peur que non. On peut vous faire passer d’autres tests pur être sûr mais j’ai bien peur que vous ne puissiez plus avoir un enfant. » Alors c’est ça son karma en fait ? Elle avorte, elle tue un futur enfant alors la vie la punit en l’empêchant d’avoir un autre enfant, maintenant qu’elle a une bonne situation, l’âge pour s’en occuper et surtout le père de présent ? Ca la dégoute mais malheureusement elle ne peut rien n’y faire. Elle ne peut s’en prendre qu’à elle-même et non pas tenter un procès contre quelqu’un puisque ce n’était voulu par personne. En tout cas elle avait besoin de parler de cela mais elle ne le ferait pas avec Tomas ou encore moins avec ses parents qui se ferraient surement du souci pour leur fille. En plus, elle sait qu’ils comptent être grands parents et elle ne pourra jamais leur faire ce plaisir-là. En tout cas elle s’en veut énormément pour Tomas. Ils n’ont jamais vraiment parlé d’avoir un enfant maintenant mais à plusieurs reprises ils ont fait allusion à un futur avec des gnomes. La preuve, quand ils ont emménagé dans cet appartement, ils ont pris une chambre supplémentaire au cas où. Là elle ne pourra jamais lui offrir un enfant et elle s’en veut, c’est pour cela qu’elle ne veut pas lui en parler, pas maintenant, elle n’est pas encore prête.

« Je ne peux pas continuer comme ça, je suis désolée mais c’est plus fort que moi. Tu mérites mieux ! » Tomas venait à peine de parler une nouvelle fois de leur futur avec une mini Emery avec les cheveux de feu comme sa maman et c’est ainsi qu’elle explosa. Lui mentir c’est une chose mais lui mentir sur son espoir d’avoir un enfant c’est une toute autre chose. Elle sait que si elle lui dira il fera avec et se sacrifiera sans doute pour leur couple mais elle n’a pas le droit d’être égoïste et de lui faire ça. Elle préfère donc se priver d’un bonheur que de lui priver lui d’être papa. Là, elle a failli tout lui révéler mais elle doit trouver une bonne excuse et rapidement. « De quoi est-ce que tu parles ? En quoi je mérite mieux ? … Qu’est-ce que tu as fait Emery ? » Vu comme il la regarde, il lui adresse la parole et vu qu’il a oublié tout surnom tout mignon pour lui parler, il y a de fortes chances pour qu’il pense qu’elle lui a été infidèle et même si ça l’énerve qu’il puisse ne serait-ce qu’imaginer qu’elle puisse faire ça, il faut bien avouer que ça l’arrange. Au moins il lui a trouvé un mensonge passable pour fuir cette relation sans lui parler du fait qu’elle soit stérile. « Je suis désolée… » Elle n’en dit pas plus, se contenta de se lever du canapé pour se rendre dans la chambre et prendre un maximum d’affaires dans la chambre et fuir le plus loin possible, là où elle ne souffrirait pas d’avoir gâché cette relation mais bon, elle sait qu’importe l’endroit, ça ne changera rien. Elle a mal au cœur et ce n’est pas en mettant un bout de scotch que ça va changer quoi que ce soit. Tout en balançant ses affaires dans l’une de ses valises, elle entendit du bruit dans le salon, un bruit de cassage et lorsqu’elle eut fini de prendre le maximum d’affaires, elle découvrit que Tomas s’est vengé sur les meubles et ainsi que sur le mur si on en croit le trou dans le mur et son poing qui pisse le sang. « Je viendrais chercher le reste plus tard quand tu seras au boulot ou je ne sais quoi. Bonne vie Tomas, tu mérites d’être heureux ! » Elle crut entendre celui-ci dire quelque chose semblable à un ‘si je ne le suis pas c’est ta faute’ mais elle préféra partir sans se retourner sinon elle aurait fini par dire la vérité et partir est assez compliqué comme ça.

« Je veux retrouver la garde de mon fils et puisque son père l'a élevé, il faut que je trouve des preuves pour montrer qu’il n’est pas apte à avoir la garde d’un enfant. » Assise derrière son bureau situé dans un cabinet de détective privé où elle a été embauchée il y a de ça dix mois lorsqu’elle est revenue dans sa ville natale puisqu’elle ne savait pas vraiment où aller. Cambridge  ce n’était pas fait pour elle et elle a besoin de recommencer sa vie ailleurs. Elle a été embauchée à Cambridge là où elle avait fait son stage avant ses études et lorsqu’elle est partie, son patron a été assez adorable pour contacter l’un de ses anciens collègues travaillant à Londres et il lui permit d’avoir ce travail. En même temps il était comme un second père et il voyait bien qu’elle n’était plus heureuse la bas alors il valait mieux qu’elle parte, pour elle. Enfin bref, elle était donc devant une femme qui veut retrouver la garde de son fils et depuis plusieurs minutes elle flingue son ex pour qu’elle prenne cette affaire. Quand ça touche les enfants en général elle accepte de suite puisqu’elle veut leur bonheur mais bon, ça lui ai déjà arrivé de voir que les enfants étaient plus heureux sans la personne qui l’engage alors au final elle fait le contraire que son métier voudrait qu’elle fasse mais bon, c’est ainsi. « J’vais d’abord faire quelques planques et photographier ce Tiaan et après j’vous recontacterais pour vous parler de mon approche pour cette affaire ! » S’il fait trop de conneries alors il perdra la garde de son fils Timéo, si c’est le contraire elle verra u moment venue mais bon, si elle a les techniques habituelles, loin d’être aimé dans ce milieu alors il craquera et ferra des bêtises. Cette Manika aura alors la garde, c’est aussi simple que dire bonjour.